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Les cinq jours de Célestine Sabine
9 février 2023

Aie mes aïeux Chapitre 1

Pour parler de ce qui la tracassait Frédérique empruntait souvent le titre ‘Aie mes aïeux’ au best-seller des années 90, de Anne Ancelin Schutzenberger afin d’évoquer ce qui était pour elle un pur mystère concernant la jeunesse de son grand-père. Elle avait trouvé trois photos datant de son service militaire (il était de la classe 22) où il crevait l’écran pourrait-on dire. Il était tellement différent des autres qu’elle s’était penchée pour regarder à la loupe : sur ces photos sépia, les autres ont la capote ouverte, sont débraillés, en bras de chemise et avachis à table. Lui, il a la dizaine de boutons de sa vareuse attachés ! Il a l’air d’être différent, l’air d’être ailleurs, de ne pas être à sa place. Incontestablement le plus élégant, à croire que c’était le seul gradé du lot et qu’il se sentait obligé de paraître si sérieux. Or, après vérification, il avait toujours été 2eme classe ! Né en 1902, c’était donc un bel homme ténébreux aux yeux clairs, plutôt romantique vêtu avec élégance, qui n’avait l’air de prendre part aux réjouissances qu’à contre cœur ! Sa fille, dira de lui :

« Tu sais pépé était très bel homme quand il était jeune ».

De manière totalement incompréhensible, il épousera en 1927 une femme qu’il n’aura vue qu’une ou deux fois avant le mariage, mariage arrangé par son père et son futur beau père, épouse ayant une dot ridicule (juste de quoi acheter une table et une enfilade) ayant fait la scolarité minimum, infantilisée par sa famille, ne souhaitant pas du tout se marier, rêvant d’une vie au couvent dans un ordre contemplatif, ne mesurant qu’un mètre cinquante et ayant eu un accident à l’âge de cinq ans qui lui avait déformé le pied droit ! Ce n’était pas exactement l’épouse idéale.

Quoi qu’il en soit, un jour de foire, leurs pères respectifs se sont rencontrés, ont mangé ensemble au restaurant et ont décidé de marier leurs enfants. Frédérique ne pouvait pas s’empêcher de penser que sa grand-mère avait été vendue au marché comme une vulgaire brebis !

 

A suivre : Pourquoi ?

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Commentaires
P
Comme je viens de l'écrire sur ton blog, depuis un peu plus d'un an j'envoie des billets au blog collectif 'Grains de sel'. Ce blog organise régulièrement des collectes autobiographiques et le texte que tu viens de lire a été créé (mais à la première personne) dans ce cadre là. Comme j'étais frustrée de ne pouvoir laisser libre cours à mes suppositions, j'ai imaginé ce blog-ci pour être libérée des entraves autobiographiques et pouvoir arranger l'histoire à ma manière … Merci pour ta lecture en sympathie.
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C
C'est un début intéressant. Moi qui m'intéresse aux histoires de généalogie et de famille, je sens que je vais avoir à lire des récits bien troussés et certainement passionnants.
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